Journal de création des artistes en résidence à la FHRV - Auxerre

samedi, mai 10, 2003

veille -
le jour commence à se lever -
j'espère que ça va me permettre de fermer l'oeil -
je suis épuisé mais pourtant - je ne veux pas monter à l'étage pour dormir - pas là haut - hors de question -
j'ai essayé de m'installer en bas - dans le seul fauteuil - mais il n'y a rien à faire -
malgré ce silence - le moindre bruit engendre dans ma tête de longues minutes d'interprétation - "qu'est-ce que ça pouvait être ?" - "d'où ça pouvait venir ?" - "les poutres qui craquent - oui - les poutres qui craquent" - "une bulle d'air dans la tuyauterie - oui - ça doit être ça" -
une fois que j'ai réussi à me convaincre de l'origine d'un son - ça va mieux - jusqu'au prochain -
j'espère qu'avec cette clarté qui revient - je vais pouvoir m'assoupir -
mais j'ai aussi peur de dormir tout le jour - et de me réveiller à la nuit tombée -
si je dors le jour et que j'ai peur la nuit - cette résidence n'aura plus aucun sens -
pourtant - si je veux enregistrer la salle de bains - il faut impérativement que je le fasse la nuit - pour être au calme - à cause des bouches d'aération qui donnent sur un parc - derrière - où des enfants viennent jouer pendant la journée -
moi même - derrière l'ordinateur - en ce moment - j'ai l'impression de redevenir gosse -
et revivre ces nuits infernales ou tout est prétexte à la peur -
peut-être que je pourrai me raisonner -
s'il n'y avait pas cet enregistrement -
escalier -
là je ne suis plus vraiment tranquille -
parce qu'en refermant la fenêtre de mon navigateur - avec lequel je publiais le texte précédent - je suis tombé sur mon logiciel d'enregistrement -
croyez le ou non - il tournait depuis une heure -
je sais - ça peut paraître aberrant - mais j'enregistre beaucoup de choses ici - et je laisse souvent tourner ce logiciel pour faire autre chose - ça fait partie du projet - vous vous en êtes déjà aperçus -
évidemment - je me suis empressé de tout réécouter -
je ne sais vraiment pas quoi faire - je n'ai pas du tout envie de dormir -
vous pouvez penser ce que vous voulez de l'enregistrement suivant -
moi je préfère le mettre en ligne - pour qu'il y ait une "preuve" quelque part -
escalier.mp3 -

[à ceux qui prendront la peine d'écouter - voici quelques indications sur des sons qui ne sont peut-être pas vraiment identifiables mais dont je connais l'origine - j'ai monté le volume assez fort afin que l'on puisse entendre tout ce qui se passe même loin du micro -]

00:23 première voiture
00:31 je tape sur mon clavier bruyant
01:25 deuxième voiture
01:43 troisième voiture
02:03 quatrième voiture
02:12 on entend faiblement le bruit de mon verre que je repose sur la table
02:35 je vous laisse juger -
peur -
je sais - c'est probablement stupide - mais il est tard - et je ne peux appeler personne - pour si peu en tout cas -
je préfère donc écrire ici ce qu'il vient de se passer - ou du moins ce dont j'ai eu l'impression qu'il s'est passé -
j'étais en train de taper mon texte - (j'ai écrit sur un cahier toute la journée - il fallait le saisir) -
comme la nuit était avancée - et l'est toujours - j'ai ouvert la fenêtre -
malgré l'heure tardive - il continue de passer des voitures - mais à intervalles plus espacés -
entre les deux - c'est le calme - quelques passants qui reviennent d'on ne sait où - et c'est tout -
je tapotais un peu frénétiquement - (disons que je tape assez vite - et que le clavier est en très mauvais état - donc très bruyant) - et je ne sais pas si j'ai bien entendu -
mais vraiment - l'espace d'un instant - je vous jure - il y a eu comme un bruit de pas grimpant l'escalier en courant - un peu plus loin - à quelques mètres de moi -
je me suis arrêté de taper instantanément - mais évidement - il n'y avait plus rien -
je peux vous dire qu'à ce moment - j'ai eu un peu peur -
je sais que les membres de R>VIDEO ont un jeu de clé de l'appartement - mais je sais aussi que j'avais fermé la porte avec le deuxième verrou - celui qui ne s'actionne que de l'intérieur - pour ne pas être dérangé - même par les propriétaires du lieu -
si vous voyiez la tête de ce verrou - vous comprendriez que je sois sûr d'une chose - c'est que personne n'a pu monter -
alors d'abord je me suis figé au dessus de mon clavier - l'oreille tendue - et puis bêtement j'ai appelé - en espérant qu'on me répondre - même si je savais que c'était stupide - parce que ce verrou je l'avais fermé - j'en étais certain -
alors j'ai tenté de me calmer un peu et je me suis dit - malgré le son que j'avais très bien entendu - que ce pouvait être un chat qui s'était introduit à l'intérieur de l'appartement - qu'il avait du être effrayé de me trouver là et qu'il avait fui en courant à l'étage -
donc je suis monté - un peu à reculons je dois avouer -
j'ai allumé toutes les lumières - couloir - chambre - bureau - bibliothèque -
mais il n'y avait rien - et dieu merci - personne -
pas de chat non plus néanmoins -
et on ne peut pas dire que ça m'ait vraiment rassuré - sinon je ne relaterais probablement pas cet événement ici -
dans le doute - maintenant - je peux pourtant penser que j'ai pu imaginer ce son - (il faut dire qu'il fait un sacré boucan ce clavier) - mais vous savez ce que c'est quand l'incertitude s'insinue - notre manière de penser change totalement - et on peut inventer n'importe quoi - toutes les pires choses nous viennent à l'esprit - et contrairement aux heures chaudes de l'après-midi - si cela se passe au milieu de la nuit comme maintenant - le pire de tout - c'est qu'on se met à y croire -

vendredi, mai 09, 2003

silence -
je viens de fermer les fenêtres -
on m'avait signifié qu'il ne valait mieux pas - à cause de la chaleur que l'ordinateur supporte mal -
pour le moment ça a l'air d'aller -
et puis après toutes ces journées à écouter - enregistrer - modifier - réécouter - les sons de la rue - ce silence me fait un bien fou -
seul dans l'appartement - de la moquette au sol - pas un bruit - tout ça est très reposant -
je commence à croire en la réalité de ce que j'ai écrit - que c'est dans le silence que nous nous déplaçons - dans le calme de l'intervalle - entre deux coups de cloche -
en finir avec l'angelus -
cette fois c'est bon - j'ai terminé la partie sonore angélus -
j'ai réenregistré le mixage final avec la partie rythmique que je trouvais trop forte -
le tout passe très bien - je trouve -
le morceau fait 12 minutes et 27 secondes - une durée qui passe très bien grâce aux nombreux événements -
maintenant donc - je n'ai plus d'excuse pour retarder le déplacement laborieux du PC -
pour faire la suite - je suis obligé de me faire violence - emmener l'unité centrale et l'écran 17'' dans la salle de bain - puis dans le bureau -
je ne trouve pas le courage - l'écriture me parait une bonne excuse pour encore retarder l'échéance -
météo -
ça me met en joie ce soleil dehors -
c'est étonnant comme j'ai l'impression d'être au centre d'un micro-climat -
même la météo en ligne annonce un temps très nuageux - avec des averses - et pourtant par la fenêtre - on se croirait en été -
des forces invisibles s'agitent pour que je travaille mieux -
je les remercie -
quotidien -
la plupart des membres du groupe RVIDEO sont partis pour quelques jours - ils ne m'ont pas dit où -
je plaisante un peu puisque même s'ils me l'avaient dit - j'imagine qu'ils auraient ajouté - comme d'habitude - que je ne devais pas en parler - ou l'écrire ici -
moi même - je n'ai pas prévu de rentrer chez moi avant quelques jours - pas avant d'avoir terminé le texte du projet - je pense -
je vais profiter d'être totalement seul ici pour me concentrer -
j'ai eu un peu de mal à le faire durant cette semaine à cause du va-et-vient dans la FHRV -
j'ai fait des provisions - cigarettes - café - vin - nourriture -
j'ai verrouillé la porte du bas - pour m'épargner d'avoir à dire aux visiteurs - "non il ne sont pas là" -
maintenant il faut que j'achève ce texte -
(pour ceux qui se posent la question - ce weblog ne me retarde pas - je n'en ai pas l'impression tout du moins - il me sert au contraire à déterminer des idées sur le papier - ce que je ne fais pas généralement - cela semble utile - même si je n'aime pas vraiment expliquer la genèse - voire pire - le sens des choses que je fais) -

jeudi, mai 08, 2003

phases du projet -
il faudra d'ailleurs que je rachète des pellicules pour apporter un contre-point graphique aux ablutions et à la suite - car je me suis contenté pour le moment de ne prendre en photo que l'église -
ablutions & suite -
pourquoi entamer la deuxième partie sonore avec le thème des ablutions ? -
je n'ai pas envie de développer tout le cheminement qui m'a mené là - (même si théoriquement - cet outil de rédaction est fait pour ça) - mais disons simplement que nous sommes dans le registre de la section du temps par des rituels quotidiens - répétitifs bien sûr - en tout cas domestiques -
la cloche de l'angelus d'une part - rythmant les actions et les non-actions des habitants de la ville - (peut-être pour rendre stable ce qui ne l'est généralement pas - chaos naturel - météorologique ) - et ensuite les rituels d'hygiène - dont le terme ablutions renvoit lui-aussi à la religion -
mais si nous sommes dans ce registre - ça n'est que pour en témoigner - il ne s'agit pas de musique sacrée - ou alors d'une forme de sacré qui échappe aux poncifs du genre - pour nous emmener ailleurs -
je n'ai pas encore défini quel devra être le thème de la troisième partie - mais il faudra rester dans cet état d'esprit - dans la collision du domestique - avec le religieux - abordé comme un phénomène divisant - cadrant - triangulaire - et dont chaque division - elle-même subdivisée - renvoit à un ordre sur-naturel auquel il faut se plier - afin de ne pas être détruit -
angelus -
je pense avoir terminé la première partie du projet sonore - (qui en comptera 3 bien sûr) -
en fusionnant les trois parties déjà composées - et en ajoutant une percussion arythmique sur l'ensemble -
à la première écoute - je trouve que le son de cette percussion est un peu fort -
j'ai deux versions - une avec la percussion et une sans -
je ne sais vraiment pas laquelle je dois choisir -

mercredi, mai 07, 2003

suite à la rencontre -
je commence à faire le rapprochement entre ce que m'a dit le poète de tout à l'heure et l'attitude du collectif Résistance Vidéo -
je me demande si cette petite ville perdue au milieu de la Bourgogne ne serait pas en train de se faire sa propre petite révolution - à l'écart - sans pour autant être sourde aux sirènes des nouvelles technologies - les digérant simplement -
je ne pense pas qu'il s'agisse d'être rétrograde ou non - mais simplement de choisir - ne pas prendre comme une évidence chaque parcelle du progrès qui se présente -
ou alors je me trompe -
et ce pourrait être tout autre chose -
rencontre -
ce matin - j'ai rencontré un poète local - Jean-Marie Perret -
on s'est mis à parler de choses et d'autres -
de théâtre surtout - parce qu'il s'y intéresse beaucoup et qu'il donne samedi une lecture mise en espace -
il me dit qu'il regrette beaucoup l'apparition des bandes enregistrées dans les spectacles - de danse en particulier -
pour lui - l'execution en direct de la musique lors d'un spectacle vivant défini un espace sans commune mesure avec l'illusion de l'espace créé par un son enregistré - et donc identifié comme tel par le spectateur -
à ses yeux - s'il n'y a pas de chair sur scène - et plus particulièrement de chair productrice de mots - ou de musique - l'émotion du spectateur est amputé de quelque chose d'important -
je réfléchis à l'hypothèse qu'à terme - l'intégration des nouvelles formes de communication - téléphones - messageries - vidéo - distance - rendront peut-être cette constatation dénuée de sens - car l'émotion aura intégré ces nouveaux espaces sensibles -
peut-être faudrait-il être plus attentif au spectacle vivant - car c'est probablement là que les bouleversements sociaux liés à la communication se présenteront en premier -
trouble -
ma revue de presse matinale est étrange -
sur la page d'accueil du journal local - que je me force à lire - deux articles sont quasiment accolés -
je n'aime pas les rapprochements douteux - mais j'ai une curieuse impression de déjà vu - comme si le rêve de cette nuit avait un rapport avec ces deux informations qui n'ont - à première vue - rien à voir avec mon projet -
dans celui-ci - on apprend qu'au XIIième siècle - Auxerre comptait près de 32 édifices religieux -
dans celui-là - un ancien résistant nous raconte comment il a fait sauter une usine pyrotechnique qui fabriquait des détonnateurs pour les explosifs nazis -
d'après les membres du collectif - cette usine fabrique maintenant des composants pour les airbags et - des feux d'artifices -
rêve -
contrairement à cette amie dont je parlais hier - je n'ai pas eu la présence d'esprit d'écrire ce rêve que j'ai fait cette nuit et qui m'a fait me réveiller en sursaut avec une peur glacée vissée au ventre -
vous savez ce que c'est - on s'imagine toujours qu'on sera en mesure de se rappeler le lendemain - et puis on est tellement terrorisé - qu'on se dit qu'il est impossible d'oublier cette sensation - et ce qui l'a motivé - et aussi - on trouve ça primordial - toujours on s'imagine que les rêves recèlent des réponses - par centaines -
à quelles questions ? -
coup manqué -
après une bonne partie de la journée et de cette nuit à réfléchir à cette idée de triangle - de 33 - je m'aperçois que je me suis fourvoyé dans une très mauvaise piste -
pour l'écriture du texte accompagnant le projet - je comptais imbriquer le concept des trois coups de l'angelus avec celui de la Trinité chrétienne -
j'ai une église sous le nez toute la journée - ça doit probablement m'influencer - mais dans le mauvais sens cette fois -
parce qu'il m'apparait évident que ces deux notions - 3 fois 3 coups 3 fois par jour - et Trinité divine - n'ont qu'un rapport assez lointain l'une avec l'autre - du petit symbolisme en fait -
de mon point de vue - (contre-plongée sur l'église St Pierre) - la section sonore du temps par l'angelus possède en effet un sens puissant et impalpable - à la limite d'une mystique païenne - sauvage - unitaire - et surtout définitive -
la Trinité - c'est tout autre chose -
toute cette partie est donc à refaire -
mais on verra ça demain -

mardi, mai 06, 2003

plaisanterie -






http://bimbam.be
téléphone -
une amie m'appelle -
elle se demandait si j'avais le droit de téléphoner ici -
alors je préfère rectifier ce point - je suis pas prisonnier - je peux sortir - faire ce que je veux - même rentrer chez moi si j'en ai envie -
désolé d'avoir donné l'impression contraire -
peut-être est-ce parce que je ne peux pas parler des gens que je vois pendant la journée que ceux qui lisent ce blog ont cette impression -
si j'avais une pellicule - je me photographierais avec la Une de Libé - comme les otages au Liban - Libé Liban - pour rassurer famille et amis - oui oui - il est toujours en vie -

après avoir parlé de ça - elle me dit aussi qu'elle a rêvé d'un enfant autiste qu'elle connaît -
dans son rêve - elle découvrait le secret de sa maladie -
pour ne pas l'oublier - elle l'a noté dès qu'elle s'est réveillée -
d'après son rêve donc - l'autiste pense en 2 dimensions -
ni elle ni moi ne savons vraiment ce que ça signifie -
mais nous allons y réfléchir -

lundi, mai 05, 2003

pluie -
il y a eu une sorte de tempête tout à l'heure - et encore maintenant - il continue de pleuvoir - mais plus faiblement -
avec ce vent et ce micro - il n'était pas possible d'enregistrer quoi que ce soit -
maintenant - ça s'est calmé - mais comme l'heure est dépassée - je n'aurai plus droit aux cloches -
j'ai quand même posé mon micro à la fenêtre -
des voitures - (je ne supporte plus les voitures) - et les gouttes de pluie -
je n'utiliserai pas cette prise alors je dépose ici l'enregistrement au format mp3 -
ça pèse 4.3 Mo - c'est là - ext_pluie_23h.mp3 -
déplacement -
comme je le disais déjà plus bas - je tourne un peu en rond avec les possibilités d'enregistrements dans cette pièce et à la fenêtre - je ne l'ai pas dit mais il est peut-être bon que je le précise - je ne dispose pas de Mini-Disque ou autre appareil d'enregistrement - tout est effectué à partir d'un micro relié directement au PC - il doit y avoir environ 4 mètres de fil -
je trouve pourtant que c'est plutôt un avantage qu'un inconvénient -
ça me force à déplacer l'ordinateur ainsi que l'écran si je veux enregistrer des sons ailleurs - et donc d'y réfléchir à deux fois -
cette reflexion au préalable manque cruellement à beaucoup de projets exécutés à partir d'appareils numériques -
c'est l'un des défauts majeur du numérique - de justement éliminer toutes ces contraintes -
au lieu d'une réflexion a priori - on développe une réflexion a posteriori - au moment du choix - de la sélection -

je viens de m'aperçevoir que les membres du collectif ont déjà expliqué cette idée dans leur bulletin d'information - ça ne sert pas à grand chose que je le répète -
il n'empêche qu'avant d'aller enregistrer mes ablutions dans la salle de bain - je vais bien y songer -
ensuite - je pense que j'irai à l'étage - dans le bureau dont l'acoustique très métalique pourrait donner des choses intéressantes d'autant plus que la fenêtre donne directement sur l'église et son angelus -
question hors sujet -
j'ai beau avoir lu les différents bulletins d'information du collectif qui gère la FHRV - je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi il n'y a ici aucune caméra vidéo ni aucun matériel de montage ou de prise de vue - (j'ai même dû apporter mon propre appareil photo) -
bon - je comprends le principe - leur point de vue - mais il devrait au moins rester quelques vestiges du temps où ils filmaient encore un peu -
et même si eux ont décidé d'abandonner - ce serait tout de même la moindre des choses de mettre à disposition des artistes qui viendront après moi - au moins une caméra DV -
je poserai la question ce soir - au risque de passer pour un imbécile -
écriture -
je continue à abattre des lignes de texte sur le thème de l'angelus -
si je savais dessiner - j'imagine que je ferais aussi beaucoup de croquis tant la forme triangulaire s'impose pour le moment -
c'est une note à prendre en compte pour la finalisation graphique du projet - quand il sera temps d'ouvrir les logiciels de retouche d'images -
tout ce texte que j'écris pour le moment - je pense que je finirai par le dire - ou le chanter - ou le faire chanter (je pense qu'on me laissera inviter quelqu'un - rien n'est spécifié à ce sujet dans les modalités de la résidence) - cette hypothèse s'impose de plus en plus -
malheureusement - contrairement aux sons que je peux enregistrer et retravailler ensuite - le texte nécessite d'être rédigé entièrement avant d'en fixer la lecture -
je décide donc de passer la journée à écrire -
le klaxon attendra -
klaxon -
je me démène avec un enregistrement de klaxon -
je ne sais pas quoi en faire -
ça m'énerve -
il fait bon - il n'y a pas un bruit dehors - je pourrais travailler toute la nuit -
mais les conditions sont tellement idéales que je ne trouve justement rien -
je vais me coucher -
nomenclature -
avec cet outil de mise en ligne - j'ai la possibilité d'éditer mes messages - c'est à dire les modifier - voire les supprimer -
il me parait intéressant - au cas où je serais amené à le faire - de ne pas effacer totalement ce qui est inscrit - mais de me contenter de rayer - comme ça -
l'idéal serait de pouvoir indiquer la date à laquelle la modification a été effectuée - mais n'exagérons pas - qui ça intéressera à ce point après tout ?
spoken words -
depuis le début - l'idée d'incorporer du texte parlé ou chanté dans le projet est sérieusement envisagée -
mais de la même manière que pour les compositions électroniques - la voix a vraiment tendance à accaparer l'attention - surtout si le texte est compréhensible -
je pense pouvoir résoudre ce problème -
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en fait - je crois que ce blog va m'être très utile -
et malgré son incohérence - ou plutôt l'incohérence de ce que j'y raconte - il finira par m'apporter des réponses -
à la fin - une fois le projet terminé - je pense que tout deviendra clair -
à ce propos --------- reçu un mail de Andreea -
je réponds ---

thank you for that nice message -
i think too this project is interesting because it is very dark for the moment -
i have some ideas but they don't fit together so i'm "asking" the place i stay - recording - thinking - and finally i hope something will happen that will make things become clear -


je pense vraiment que les choses finiront par s'éclaircir -
[on notera que je parle très mal anglais]
incertitude -
je tourne en rond avec cette idée d'angelus - d'ablutions aussi -
les parties que j'ai déjà composées serviront de toute évidence à être intégrées dans une seule et longue piste -
avec ce genre de composition - surtout dans le cas de la diffusion en ligne - la conservation de la durée est primordiale -
s'il n'est pas déjà acquis à notre cause - c'est grâce à la durée qu'on peut amener l'attention de l'auditeur vers le microscopique - phonique -
j'entends tellement de choses dans cette rue - des bribes de conversation - des grincements de volets - des claquements de portières au loin -
ce serait dommage que l'auditeur passe à côté de ça - à cause d'une composition électronique trop envahissante - la limite est fragile - et la tentation de la restitution brute ne me satisfait pas -
[quelqu'un arrive - je vais voir]

dimanche, mai 04, 2003

peu de travail aujourd'hui -
principalement à cause du beau temps - qui rend l'ordinateur presque inutilisable -
ça n'est pas grave - ça permet de réfléchir - au moins un minimum -
et de visiter les environs -
je n'ai plus de pellicule malheureusement - et je doute de retrouver ce soleil -
pour la musique -
je songe qu'une thématique unique n'est pas suffisante - d'autant que les sons de la rue ont fini par me lasser -
moins de richesse que prévu - et plus j'ajoute des objets purement électroniques - plus je trouve que l'ambiance de la rue devient de ce fait un simple figurant de la pièce - il faut que je trouve autre chose -
comme Archimède - c'est dans mon bain (il y a une baignoire ici, oui oui) que je trouve une piste -
angelus - ablutions -
il faudra simplement que je trouve le moyen d'emporter le matériel d'enregistrement près de la salle de bain -
hier soir -
personne n'est resté après le dîner -
un peu plus tard pourtant - j'ai entendu du bruit à l'étage -
peut-être que quelqu'un est revenu dormir ou travailler ici - je ne sais pas -
le dîner était - je ne dirai pas - tendu - mais silencieux -
je ne suis pas là depuis assez longtemps pour comprendre les non-dits -
tout le monde très agréable avec moi évidement - mais entre eux -
comme tous les groupes - il y a toujours des histoires qui ne se racontent pas dans les groupes -
celui-ci ne fait pas exception -
[il a été convenu que je ne cite aucun nom des membres du collectif - ça n'est pas très pratique pour vous expliquer ce qui se passe - mais je vais m'y tenir -]
une petite partie de la nuit - aussi -
à écrire un texte encore un peu flou - sur l'aspect tri-triangulaire de l'angelus -
sur notre déplacement dans les intervalles de cette oeuvre fermée -
ça n'est pas encore très clair pour moi - nous y reviendrons -
réveil difficile -
tardif surtout - il fait une chaleur étouffante -
je me suis couché très tard pour achever un montage de plusieurs séquences -
ça ressemble à ça :

--1--
2---2
3333

[vous aurez remarqué que je ne sais pas écrire la musique -]
enregistrements bruts #1 -
pour la partie angelus :
- extérieur rue 6 heures
- extérieur rue 7 heures (sonnerie de l'église + angelus)
- exterieur rue 15 heures
- extérieur rue 14 heures
- exterieur rue 18 heures
- intérieur fenêtre ouverte (inutilisable - faux contact)

ces enregistrements sont d'une durée moyenne de 15 min -
après les premières nuits de travail - 2 morceaux sans titre à peu près finalisés -
sur les sons extérieurs -
je me suis aperçu de plusieurs choses :
1- les cloches de l'église sonnent de 7h à 23h -
2- pendant cette periode - elles sonnent tous les 1/4 d'heure - 1 coup aiguë à 1/4 - 2 à 1/2 - 3 à 3/4 - et à chaque heure - 4 coups aiguës suivis du nombre de coups graves qui indique l'heure qu'il est -
3- la rue est relativement bruyante - comme dans l'un de mes appartements parisiens - l'espace de la pièce principale - lorsque la fenêtre est ouverte - agit comme caisse de résonance - au début - j'ai trouvé ça passionnant - tous ces sons - toutes ces conversations que je pouvais surprendre - et puis je me suis aperçu - bêtement - du problème majeur que cela pose - je ne peux pas faire de la musique ou travailler sur les sons pendant la journée - surtout pour ce projet où les volumes sont souvent très bas - la conséquence est que je me suis mis à travailler essentiellement la nuit - me couchant à l'angelus - dès que la ville recommence à s'agiter - je ne sais pas si c'est très bon -